Puri

Publié le par Oscar Kapac

05 Décembre 2008.

Nous ne sommes même pas entré en gare avec le train, qu'un des chauffeurs de rickshaw qui attendent avant même le quai nous remarque dans le train et nous montre du doigt à ses collègues en criant aux autres quelque chose en hindi, probablement qu'il a vu les deux touristes le premier.

Finalement, nous arriverons à négocier une course à 40 roupies, ce qui n'est pas trop loin du prix normal de 30 roupies, mais assez éloigné des 200 roupies que l'on nous demandait au départ. Quand on arrive en Inde, supporter les chauffeurs de rickshaw qui assaillent comme des mouches le moindre touriste est assez fatiguant, surtout que l'on ne connaît pas les prix, ni comment les gérer, mais avec le temps, un peu d'expérience et de connaissance de l'Inde, ça devient presque un jeux d'arriver au plus près possible du prix normal, que je ne manque jamais de demander à nos hôtes avant d'arriver.

Nous arrivons chez Rishi, notre contact CS. Malheureusement il ne peut pas accueillir, il n'a pas de place, il vit dans une pièce avec sa famile, il tient un restaurant et dors même dedans la nuit parfois. Mais il a promis de nous dégotter le mieux pour le moins cher. Effectivement, la chambre de la guest house est la moins chère que je n'ai jamais eu, 100 roupies par jour (environ 1,5 Euros), grande, carrelée de blanc (habituellement on trouve plutôt du ciment brut), Salle de douche et même vue sur le mer à moins de 200 mètres, que demande le peuple. Grâce à Rishi, nous avons eu au prix presque local, une chambre qui nous aurait coûter peut être 500 ou 600 roupies par jour autrement.

En tout cas, Rishi nous accueille très chaleureusement, il nous dit qu'il est toujours ravi de rencontrer d'autres couchsurfeurs. Il a 26 ans et tient son propre restaurant depuis 5 ans maintenant. Il vends aussi des tickets de train, de bus ou d'avion, et propose des tours pour touristes, les crocodiles, par exemple, dans un lac à 80 km au sud de Puri, le long de la cote, ou un tribal tour, la région, est réputée pour ses tribus et les arts et artisanats qu'elles produisent.

Du coup, le soir, nous décidons de dîner à son restaurant. L'endroit est sympa, en plein air, à deux pas de l'hôtel, les parties couvertes sont faites de paille, les prix sont moins chers que ce que l'on a pu avoir jusqu'à présent, et la nourriture s'averera excellente. Si vous passez dans le coin et que vous souhaitez bien manger, l'endroit s'appelle HoneyFall restaurant. Demandez, tout le monde connaît ici.

Bizarrement, en Inde (mais ici rien n'est normal de toute façon) manger un repas complet au restaurant revient presque moins cher que d'acheter sa nourriture dans un magasin et de se la préparer. Même en essayant d'acheter pas cher.

Ainsi pour moins d'un euros, on déguste un poisson curry, du riz, un milkshake noix de coco et une bouteille d'eau minérale. Au menu, il y aussi du crabe péché ici, et des crevettes petites ou grosses. Ensuite, vous choisissez la préparation, curry, masala, chili, coconut, garlic,...., tous différents mais tous très épicés. En Inde, on mange avec ses doigt, mais uniquement de la main droite, la gauche a un autre usage. Pourquoi utiliser une cuillère pour manger alors que Dieu nous en fourni une naturellement. C'est vrai, qu'une fois l'habitude prise, on sent mieux la nourriture.

A Puri, je vous conseille le poisson, il n'est pas plus cher que le poulet et les restaurants de la ville sont quotidiennement abondés de poissons frais par les centaines de petits pécheurs de la ville.

06 Décembre 2008.

Le lendemain, le temps est magnifique. Réveillé tôt, aux alentours de 6 heures, je vois les femmes de pécheurs marcher presque en procession, pour remonter au marché le poisson que leur mari a péché. Elle le porte sur la tête dans de grands panier en osier.

Nous louons une moto ici. La cote est superbe à découvrir, elle est bordée de forets de cocotiers et d'arbres de noix de cajun, et la seule façon de la découvrir, à part le taxi ou rickshaw, est de louer une moto. D'autant plus que, toujours grace à Rishi, nous avons obtenu un prix presque local, 150 roupies par jours, soit un peu plus de 2 Euros pour une 125 toute neuve, une Bajaj, ne cherchez pas, c'est une marque indienne.

Ici les motos ont toute l'air de grosses cylindrées, mais en apparence seulement. Quand on les regarde de plus près, la grande majorité sont des 100, il y a aussi quelques 125, ou 150, et les plus grosses du marché sont des 160. Hormis la mythique Royal Einfield Bullet 350, toujours produite par les usines RE India, identique à l'originale. La Bullet est un peu comme la Harley Davidson indienne.

Les premières minutes à rouler dans la circulation indienne dépourvue de toute règle est assez ubuesque. Il faut slalomer entre les cyclerickshaw, les autorickshaw, les vélos, motos, voitures, camions, vaches, chiens, chèvres, et tout cela avance partout et dans tous les sens. Il faut être vigilant, mais on ne roule pas vite en Inde, et on se fait très vite à ce type de conduite. Mais une fois sortie de la ville, ça s'éclaircie. La NH3, pour National Highway 3 nous emmène vers Kornak, à 35 km de Puri. La route traverse d'abord la foret, composée d'épineux et de palmiers, des marécages, pour ensuite rejoindre la cote. Ce qu'il y a de bien avec la moto, c'est que l'on peut s'arrêter quand on veut pour observer un paysage ou prendre une photo. Et nous ne nous en privons pas.

Sur la route, devant un restaurant plantée en pleine forêt, un indien hèle mon nom, «Alexandre». Je m'arrête. « Tu es Alexandre, OscarKapac, sur le chat de Couchsurfing ? ». C'est Rangers, de son vrai prénom Sanjay, un ami du chat CS. Il a vu sur mon profil que j'étais connecté à Puri, et il m'a reconnu quand je suis passé sur la moto.

Sanjay tient un restaurant / Ghest house en pleine forêt, à à environ 10 minutes à pieds à travers bois de la plage. L'endroit est superbe, au calme, entouré de forêt de cocotiers et d'arbres à noix de cajou. Il n'a que deux chambres, parfaitement au calme. On peut aussi camper dans la forêt ou sur la plage, il loue des tentes. En fait l'endroit est tellement calme que nous y passerons une bonne partie de la journée. Sanjay a tout décoré lui même, et fait les peintures sur les murs.

Nous discuterons avec lui pendant plusieurs heures, de Couchsurfing, mais aussi de l'Inde, qu'il compare à un éléphant, qui avance tout doucement, à son rythme, et que rien ne peut venir perturber

Nous ferons un tour avec lui dans la forêt et il nous montrera, au bord d'un petit lac, l'endroit où il prends habituellement son petit déjeuner lorsqu'il est ici. Car Sanjay ne vit pas ici. Lui est sa famille sont habituellement à Bubaneshwar, où il dirige aussi une société de matériel électroniques. Ici, il essaye de développer une autre forme de tourisme en Inde. Il forme les jeunes qu'il embauche ensuite à se comporter différemment avec les touristes. différemment de ce que l'on trouve en Inde, mais dans tous les pays touristiques, et notamment en France, où l'on prend le touriste pour une pompe a fric. Lui, pense qu'en recevant l'étranger chez lui, c'est pour le traiter comme un ami, et on pratique des prix justes. Chez lui, on vient pour se reposer, donc il ne veut pas trop de monde et ne fait pas de publicité.

Il nous explique qu'il aime la nature, et qu'il essaye de vivre de ce que la nature lui offre.

Nous repartons, en pensant bien revenir rapidement. Nous continuons la route vers Konark, mais il commence à se faire tard et le soleil se couche très tôt ici, ou s'est peut être qu'ils ont mal choisi leur fuseau horaire.

Nous nous arrêterons un peu avant notre destination prévu. De toute façon, nous avons loupé la déviation, et arrivons à l'endroit où la route a été détruite par un cyclone il y a quelques année.

Il y a un village de pécheurs, nous en profitons pour nous arrêter prendre quelques photos. Nous rentrons tranquillement.

07 Décembre 2008.

Nous décidons de retourner chez Sanjay aujourd'hui, et d'aller à la plage à pieds, à travers les bois. Sanjay n'est pas là, il est reparti à Bhubaneshwar, mais ses employés nous accueillent. Alors que nous nous apprêtons à partir à pied dans la forêt, l'un deux nous donne une tige métallique, celles dont on se sert pour armer le béton. Il nous explique que c'est au cas ou l'on rencontre des loups.

Des loups??? Nous ne sommes plus trop sûrs de vouloir traverser la foret à pieds... nous prendrons la moto, qui par une petite route, nous emmènera jusqu'à une plage, presque déserte. Seuls 4 indiens sont là, assis, sous une tente. La plage, qui semble sans fin, les vagues, et la dune de sable, me rappelle les Landes. Mais c'est l'océan Indien et non pas Atlantique.

Je prends mon premier bain, une mer de plus à ajouter la liste des mers et océans dans lesquels je me suis baigné.

Plus tard, des indiens envahissent le lieu, environ un centaine. Il installent d'énormes haut parleurs, pour diffuser.... la radio. Beaucoup se mettent à danser sur la plage ou dans l'eau. Ils viendront discuter avec nous, très gentils.

Je retourne me baigner, et reste un long moment dans l'eau, je n'avais pas été dans des vagues comme ça depuis longtemps et j'en profite. Nous irons ensuite, assez tard, déjeuner au Rangers.

Sanjay design aussi des tee shirt et des cartes postale. J'aime celui qu'il a réalisé pour ses employés, sur lequel est imprimé en anglais, « c'est quand nous aurons coupé le dernier arbre, polluer la dernière rivière, tué le dernier animal, que nous réaliseront que l'argent ne se mange pas », ou quelque chose comme ça.

En fin de journée nous refaisons la route en sens inverse pour aller rendre la moto qui nous a permit de découvrir un autre coté de l'Inde.

Et je crois bien que si je devais revenir en Inde pour un long moment, j'investirai dans une moto d'occasion, que l'on trouve ici, en très bon état, pour 200 à 300 dollars.

La moto est un moyen magnifique de découvrir l'Inde, surtout en hiver, ou il fait beau, et pas trop chaud.

En effet, l'Inde est superbe, mais se déplacer ici est un vrai calvaire. En bus, les routes sont défoncées quand elle existe. En train, ils sont bondés et très lents. Et les distances à parcourir sont parfois immenses. En moto, on est en plein air, et on est libre de choisir ses routes et de s'arrêter quand on veut.

08 décembre 2008.

Je commence ma journée par le cybercafé. Je dois vérifier si j'ai des réponses à mes couchrequest pour Mumbai et Goa où je dois partir demain, et envoyer une carte virtuelle à mon père pour son anniversaire. Toujours aucune.

Ca tombre bien, mon train est complet. Et le prochain n'est que la semaine prochaine. Je vais rester à Puri une semaine de plus. C'est plutôt une bonne nouvelle, c'est très reposant ici, la plage est superbe, et c'est beaucoup moins cher qu'à Goa, qui est très touristique et où je vais après. Donc, le plus je reste ici, le plus je sauve de l'argent.

Je vais pouvoir avoir un train direct pour Goa, sans passer par Mumbai. Quel soulagement, après le calme de Puri, je n'avais pas du tout envie de me retrouver dans une megalopole polluée, surpeuplée et bruyante.

32 heures de train, en Sleeper Class. Ca va être long... D'autant plus que mon train part à 6h15 du matin de Bhubaneshwar, une gare qui est à 1h30 de train de la gare de Puri. Je sens que je vais être obligé de passer la nuit dans la gare de Bhubaneshwar...

Nous passons l'après midi à écrire nos blog au dans le jardin du restaurant de Rishi.

Le soir, je reprends du poisson, tandoori. Dans le jardin du restaurant, un vieux bidon métallique a été cimenté sur le sol, puis cimenté à l'intérieur, en ne laissant qu'un trou au centre, faisant office de cheminée, et un trou pour le foyer, en bas. On cuit le Tandoori à l'intérieur de la cheminée, la viande, ou le poisson, est piqué sur une longue tige métallique.

09 Décembre 2008.

Ce matin, réveille aux aurores. Nous allons essayer de voir les pécheurs rapporter le poisson. Il est 5 heure du matin.

La plage grouille déjà de monde. De nombreux hommes sont accroupis sur le sable, éparpillés un peu partout. Ils sont en train de faire leurs besoins quotidiens. La plage est un vrai champs de mine, il y a des crottes partout. Il faut bien regarder où l'on pose les pieds.

Le village de pêcheurs est constitué de petites maisons, principalement en palmes et bambous, mais certaines sont en briques. Les enfants courent sur la plage, les femmes attendent les bateaux pour porter le poisson. Les bateaux arrivent et partent. On croise plusieurs fois des cadavres de grosses tortues, laissée mortes sur le sable, les insectes, animaux et oiseaux se chargeant de débarrasser la place du cadavre. Ces tortues se prennent dans les filets des pêcheurs et meurent. Comme ils ne les mangent pas, ils les jettent sur la plage.

Publié dans India

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